Harcèlement sexuel: Martin Hirsch dénonce l'ampleur du problème à l'hôpital
Sophie Conrard
- 30/10/17
Dans un entretien au journal Le Monde de vendredi, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a dénoncé vendredi l'ampleur du problème du harcèlement sexuel à l'hôpital. Cet article a fait la une du quotidien.
"Impossible à nier mais difficile à mesurer", le problème touche selon lui toutes les catégories de personnels et tous les niveaux hiérarchiques.
Dans l'interview, Martin Hirsch souligne la "multitude d'histoires" entendues d'un côté, et le faible nombre de "comportements signalés par une plainte ou une procédure disciplinaire" de l'autre côté : "moins d'une dizaine par an" à l'AP-HP. Il rejette l'idée d'une "loi du silence" à l'hôpital et affirme que "l'administration qu'il dirige ne reste pas inerte face aux plaintes". Selon lui, le véritable "scandale est de camoufler. C'est comme les accidents graves: ça se déclare, ça ne se palnque pas. Nous avons réussi à faire augmenter très sensiblement le nombre de cas déclarés depuis 3 ans pour ces événements, et cela nous renforce dans la qualité des soins. Nous devons réussir de même pour les agressions à caractère sexiste et cela nous renforcera dans la qualité du travail, et donc aussi des soins".
"Agir à tous les niveaux"
Pour mettre fin à ces pratiques, Martin Hirsch a prévu d'"agir à tous les niveaux": faciliter les démarches de signalement, sensibiliser les commissions de vie hospitalières et les DRH, diffuser les préconisations du Défenseur des droits pour que les victimes sachent à qui s'adresser sans craindre les conséquences d'un signalement... Il entend aussi faire évoluer le discours pour qu'il ne soit plus "celui de la tolérance, de la légèreté ou du fatalisme".
Il entend se pencher aussi sur "la question de savoir s'il faut ou non repeindre les salles de garde dont les fresques doivent être considérées comme un témoignage de pratiques révolues, et non comme une incitation à maintenir des traditions malsaines".
Dans un communiqué publié le même jour, l'Intersyndicat national des internes (Isni) rappelle qu'il s'est engagé à lutter contre le sexisme depuis plus d'un an, en créant par exemple un poste de vice-président en charge du droit des femmes. Il a même lancé en septembre une enquête en ligne pour tenter d'évaluer l'ampleur du phénomène. Lors de son université de rentrée, le 18 novembre à Montpellier, il proposera une série d'actions pour y remédier de façon durable.
(avec APMnews)