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De l'air !

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2018,0598:01 - 10/05/2018

« L’asthme : une maladie à prendre au sérieux ! » Les professionnels l’ont appris et le savent. Cependant, les campagnes d’information sont indispensables pour rappeler que cette affection est responsable d’une morbidité et d’une mortalité considérables. La Journée mondiale de l’Asthme 2018, coordonnée en France par l’Association Asthme et Allergies*, permet cette année de sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et les patients eux-mêmes aux enjeux de la prise en charge de la crise d’asthme aiguë aux Urgences et en urgence.

Quelques chiffres : 4 millions de personnes sont touchées en France, 60 000 malades sont hospitalisées chaque année (38 000 patients asthmatiques de plus de 15 ans) représentant 600 000 journées d’hospitalisation et 900 décès sont à déplorer chaque année. Le contexte d’une crise doit obligatoirement engager à composer le 15 (c’est le SAMU) et le 112, qui est le numéro d’appel d’urgence européen ; 0 800 19 20 21 est le dispositif de téléphonie santé dédié à l’asthme et aux allergies.

Rappelons que 30 litres d’air passent par les poumons chaque heure ; l’obstruction est l’ennemie. Même si le bronchospasme responsable de l’obstruction bronchique réversible a une symptomatologie respiratoire caractéristique, c’est l’approche pragmatique des mécanismes physiopathologiques subtils qui ont aidé à l’innovation des traitements. On traite différemment l’inflammation, éosinophile ou allergique, ou encore l’obstruction ou la colonisation bronchique. Polluants et allergisants atmosphériques n’ont rien à faire dans les poumons, mais s’invitent ; une cause allergique est retrouvée chez 70 à 80 % des adultes asthmatiques et chez 95 % des enfants atteints.

Le traitement doit apporter une meilleure qualité de vie. Pour gérer « son » asthme, il faut à la fois suivre un traitement régulier, éviter les éléments allergisants et recourir à l’éducation thérapeutique (ETP). La loi HPST de 2009 (dite loi Bachelot) précise clairement que l'ETP s'inscrit dans le parcours de soin du patient et fait partie de la prise en charge de celui-ci. Le bénéfice des séances, dans les écoles de l'asthme par exemple, est désormais reconnu. La kinésithérapie y a sa place. De nombreuses études dans le monde ont prouvé que les asthmatiques (adultes et enfants) ainsi « éduqués » parvenaient à mieux contrôler leur maladie, avec moins de crises et de réveils nocturnes, une diminution du nombre d'hospitalisations pour crise d'asthme, du recours aux traitements d'urgence, de l'absentéisme au travail ou à l'école, et globalement une amélioration de la vie de tous les jours.

L’asthme, ce n’est donc pas que « les crises ». Le traitement médicamenteux permet d’y mettre fin. Il y a nécessité d’une prise en charge thérapeutique plus large, pour une meilleure observance.

Gageons que les « Journées » destinées à sensibiliser les populations sur les affections chroniques remportent une grande adhésion. Ne travaillons-nous pas quotidiennement à aider le patient à contrôler sa maladie, en réduire les symptômes pour lui permettre de mener une vie quasi normale ? L’asthme n’a qu’à bien se tenir, nous préservons la fonction respiratoire !

* https://asthme-allergies.org/

© D.R.

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