En février et mars, en amont des élections aux URPS qui se dérouleront début avril [1], nous vous proposons une série d'interviews pour découvrir les candidats proposés par la FFMKR. Aujourd'hui, Geoffrey Chapelain, tête de liste pour la Guyane.

Kiné actualité : Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous êtes candidat ?

Geoffrey Chapelain : J’ai 33 ans et j’exerce en libéral en Guyane depuis 9 ans. À la suite du décès de Jean-Paul Guérin, ancien président de l’URPS-MK de Guyane, qui m’avait pris sous son aile, j’ai repris le flambeau en 2017. Il m’avait conseillé de m’investir dans la profession localement en me présentant aux élections du conseil départemental de l’Ordre et du syndicat FFMKR 973. Aujourd’hui, en tant que président de l’URPS, mon rôle premier est de défendre la kinésithérapie guyanaise d’un point de vue local et national. La Guyane m’a ouvert son cœur depuis mon enfance et ses portes au niveau professionnel, c’est pour cela que je mets un point d’honneur à la défendre à sa juste valeur. Je me représente à cette élection afin de continuer à faire avancer la profession et de mener à bien les projets actuels sur ce territoire.

Quel rôle joue une URPS ?
Elle doit promouvoir et défendre la profession sur le territoire régional en participant aux actions locales (CRSA, projets de prévention…), de collaborer avec l’ARS et les instances locales (mairies, préfecture…) mais aussi au niveau national, par l’intermédiaire de la FFMKR et des députés Guyanais. Elle participe à l’amélioration de l’offre de soins au niveau régional avec les autres URPS et l’ARS, par l’intermédiaire des CPTS, MSP, Prado [2], de projets inter-URPS, des gardes respiratoires le week-end et jours fériés… Elle lutte contre la désertification médicale en assurant la promotion du département au niveau national et en négociant des aides à l’installation.

Elle doit également agir sur la formation locale pour les professionnels déjà installés, en leur proposant régulièrement des formations sur de nouvelles techniques et de remises à niveau, et pour les étudiants-stagiaires kinésithérapeutes venant d’autres régions dans le but de leur faire découvrir le département. Nous avons créé il y a plusieurs années la “maison de la kinésithérapie” à Cayenne, qui nous permet d’accueillir toutes les formations en kinésithérapie sur le territoire et de centraliser toutes les démarches d’inscription. Il faut aussi accompagner les kinésithérapeutes dans leur activité quotidienne en trouvant des solutions adaptées à leurs problématiques locales. Comme lors de la crise sanitaire, où il a fallu négocier avec l’ARS les dotations de masques et fournir des EPI, malgré les difficultés d’approvisionnement et la flambée des prix sur le territoire.

Quelles sont les problématiques spécifiques à votre région et les propositions de la FFMKR pour y répondre ?
Nous souffrons d’une désertification par les kinésithérapeutes liée à une mauvaise image et une méconnaissance du territoire, d’autant plus que notre population augmente de manière exponentielle chaque année. Nous rencontrons aussi des difficultés de pouvoir d’achat, avec une grande différence entre le coût de la vie, plus élevé par rapport à l’Hexagone, et les honoraires.

L’URPS actuelle (constituée d’élus FFMKR) travaille sans relâche afin de changer l’image du département avec des projets de découverte du territoire (congrès, accueil de stagiaires kiné…), mais aussi en cherchant des formes d’incitations à l’installation. Par exemple nous avons négocié avec l’ARS un arrêté spécifique de zonage pour la Guyane où celle-ci est entièrement classée en zone très sous-dotée, ouvrant ainsi l’accès aux aides à l’installation. Nous avons aussi pour projet, avec l’ARS, de créer un IFMK local afin de permettre aux jeunes guyanais de se former sur place. Les premiers pavés sont posés mais la route est encore longue.

[1] Retrouvez toutes les infos sur le calendrier des élections, le programme de la FFMKR et les candidats sur www.urps2021.ffmkr.org
[2] Communautés professionnelles territoriales de santé, maisons de santé pluridisciplinaires, programme de retour à domicile des patients hospitalisés.

© D.R.