Les élections des représentants des masseurs-kinésithérapeutes aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) viennent de se dérouler pour la première fois par voie électronique. Les libéraux pouvaient voter entre le 31 mars et le 7 avril à midi.

La FFMKR a remporté le scrutin par 43,77 % des voix et 128 sièges. Mais celui-ci a été marqué par une percée du syndicat Alizé, récoltant 32,11% des suffrages exprimés (90 sièges), et le net recul du SNMKR, qui arrive en troisième position avec 24,11% des voix (61 sièges). Ce dernier paye cher le fait d’avoir signé l’avenant 5 en novembre 2017, ce qui avait suscité la colère de l’ensemble la profession.

Lors des précédentes élections, en 2015, la Fédération avait récolté 43,2 % des voix et la majorité des sièges, le SNMKR 44,1 % des voix et Alizé 12,7 %. “La FFMKR reste la première organisation professionnelle représentative des masseurs-kinésithérapeutes libéraux conventionnés”, a souligné la Direction de la Sécurité sociale (DSS) à l’annonce des résultats. “Les urnes se sont prononcées et repositionnent la Fédération en leader de la profession, avec une large victoire dans 14 régions sur 17”, confirme Sébastien Guérard, son président.

Cette année, le taux de participation s’élève à 25,21 %, en augmentation de 1,13 point par rapport à la participation au précédent scrutin : 24,08 % en 2015. “C’est mieux qu’en 2015, même si cela reste insuffisant. La kinésithérapie montre qu’il faut compter avec elle. Nous sommes la seule profession pour laquelle le taux de participation a augmenté cette année”, souligne Sébastien Guérard.

On attend maintenant l’enquête de représentativité
“Les résultats obtenus par les listes de candidats déterminent dans chaque région le nombre de sièges dont les syndicats de chaque profession de santé disposeront au sein de l’assemblée de l’URPS. Ces résultats permettent également de mesurer l’audience des syndicats, critère pris en compte ensuite dans le cadre de l’enquête de représentativité”, rappelle la DSS. Cette enquête sera menée dans les mois qui viennent (cela peut prendre 6 mois). Pour mémoire, lors des 2 précédentes éditions, le syndicat Alizé a été déclaré non représentatif.

Les conditions de reconnaissance de la représentativité des syndicats de professionnels de santé libéraux tiennent compte de 4 critères : l’indépendance financière, une ancienneté minimale de 2 ans à compter de la date de dépôt légal des statuts, l’audience électorale (au moins 10%) et les effectifs. En 2015, Alizé remplissait les 3 premiers critères mais ne représentait que 0,45 % des kinésithérapeutes libéraux. Par ailleurs, la DSS avait jugé que le SNMKR seul n’était pas représentatif, c’est pourquoi celui-ci s’était allié avec Objectif Kiné. Ce dernier ayant été dissous l’an dernier, le SNMKR seul remplira-t-il les critères requis ?

La reconnaissance de la représentativité détermine la participation des organisations syndicales aux futures négociations avec l’assurance maladie.

En attendant, la Fédération “prône le rassemblement et la co-construction de projets au sein des URPS” et “appelle, lors de l’installation des URPS-MK, à un juste équilibre, issu du nombre de sièges, entre les organisations syndicales”. Par ailleurs, elle “lance un appel à la reconstruction d’une intersyndicale interprofessionnelle forte, afin de définir et porter collectivement des propositions constructives bâties sur le modèle libéral, répondant aux besoins, à la coordination, à la qualité des soins et des parcours des patients”.

© vectorwin/Istock/Getty/Images Plus