Le kinésithérapeute, acteur clé de la prise en charge du syndrome d'hyperventilation
Marie Magni, Océane Huck, Michel Thomann, Kamber Karsandi, Kevin Legueult, Mathilde Proffit
Kinésithér Scient 2022,0642:47-53 - 10/05/2022
Le syndrome d'hyperventilation chronique (SHV) est une affection fréquente, qui a suscité un grand intérêt ces deux dernières années en raison de son intrication avec le Covid long. On estime que 6 à 11 % de la population générale serait concernée. Il est observé principalement chez les personnes jeunes et actives. Souvent banalisé ou non identifié, il peut pourtant être la cause d'une importante altération de la qualité de vie, particulièrement sur les plans social et professionnel. Les symptômes de la maladie sont aspécifiques et variés (respiratoires, neurologiques, psychiatriques, cardio-vasculaires, articulaires et musculaires, etc.), ce qui fait du SHV un diagnostic d'exclusion. Ainsi, les patients passent le plus souvent par de nombreuses consultations spécialisées et examens paracliniques complémentaires, et on estime qu'il faut en moyenne 18 mois avant que le diagnostic ne soit posé. Il existe cependant un ensemble de critères simples qui collectivement permettent au professionnel de santé aguerri et formé de repérer le SHV , une anamnèse caractéristique associée à un faisceau d'arguments cliniques, et deux tests : le score de Nijmegen et le test de provocation d'hyperventilation.