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Nous vieillissons...

Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2023,0652:01 - 10/04/2023

Dans l’ensemble de l’Union européenne, la population vieillit. La proportion des 65 ans ou plus y est passée de 16,8 à 19,2 % entre 2006 et 2016. Les pays où la part des seniors est la plus élevée sont l’Italie (22 %), suivie par la Grèce et l’Allemagne. Les pays où elle est la plus faible sont l’Irlande (13,2 %), le Luxembourg et la Slovaquie.

La population française est engagée, comme ses voisins, dans ce processus de transition démographique marqué par une croissance importante et continue des classes d’âge les plus élevées. Ce phénomène est lié à l’augmentation de la longévité des français et au vieillissement des baby-boomers.

Les personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Les français âgés de 75 ans et plus (5,7 millions en 2012) seront 12 millions en 2060. Et le nombre des plus de 85 ans va quasiment quadrupler, passant de 1,4 million aujourd’hui à 4,8  millions en 2050.

Concrètement, en 2030, il y aura 51 personnes de 65 ans ou plus pour 100 personnes de 20 à 64 ans, contre 37 en 2021.

La prise en compte du vieillissement et la prise en charge des personnes en perte d’autonomie sont largement perfectibles. La prévention à tous les âges de la vie, y compris les plus précoces, est insuffisamment développée. Le plan antichute du gouvernement y remédie partiellement. Avec l’âge apparaissent des fragilités et des pathologies chroniques pouvant entraîner une réduction de l’autonomie. Les prévenir et les dépister est essentiel.

Le souhait de rester à domicile, pour la majorité des français, est reconnu. Dans cet objectif, il est indispensable que les aidants, famille ou proches, soient guidés et soutenus et que le domicile puisse être aménagé.

Pour répondre à cet enjeu de Santé publique, la prévention primaire nécessite d’être mise en place et développée. L’étape cruciale, à nos yeux, est de dépister précocement, dès l’âge de 65 ans, le décrochage entre le vieillissement normal et l’apparition de la fragilité, en particulier la fragilité motrice.

Dans un monde idéal, nous aurions souhaité que le dépistage précoce de la fragilité motrice puisse être proposé à tous les français à partir de 65 ans chez un kinésithérapeute.

Nous pouvons être force de proposition dans les conseils d’hygiène de vie (sommeil, alimentation, pratique d’une activité physique, liens sociaux), l’aménagement du domicile, la prévention des chutes grâce à une prise en charge masso-kinésithérapique et en orientant les patients qui en ont besoin chez le médecin. Notre prise en charge de proximité peut également accompagner les aidants ou si nécessaire, les orienter sur des structures adaptées. Construisons, grâce à nos actions combinées, un troisième âge à vivre pleinement et non à subir.

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