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Ehpad, pourquoi le réseau Edenis crée des postes de kinésithérapeutes coordonnateurs

La résidence Les Saules, à Montauban, où travaille Hortense Lasserre.

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1632 - 18/05/2023



Créé il y a 35 ans, Edenis est un réseau d’Ehpad et de résidences autonomie associatif, à but non lucratif.

Il compte une vingtaine d’établissements, essentiellement situés en Haute-Garonne, soit environ 1 700 lits et 1 500 collaborateurs. Parmi eux, 2 kinésithérapeutes coordonnateurs sont sur le point de prendre leurs nouvelles fonctions, l’une à Montauban (lire p. 10-11), l’autre à Plaisance-sur-Touch.

C’est un nouveau métier et ce sont les premiers de France. “L’idée nous a été soufflée par Damien Olivon, kinésithérapeute spécialisée en gériatrie qui intervient dans l’un de nos établissements. Nous avons fait connaissance au moment de la crise du Covid-19 : nous nous étions interrogés sur le rôle du kinésithérapeute auprès des résidents. C’est ensuite que ce projet de kinésithérapeutes coordonnateurs a pris forme”, raconte Florence Decottignies, directrice médicale du réseau Edenis. Lorsqu’il lui a proposé cette idée, elle a d’emblée été intéressée : “L’une de nos missions est de maintenir l’autonomie (y compris motrice) des résidents. Nous avons de nombreux rééducateurs et des réadaptateurs qui interviennent auprès d’eux, mais ne communiquent pas. Chacun travaille de son côté, alors qu’ils ont des objectifs communs. Ma première motivation pour ce projet était donc de les amener à échanger ensemble.”

Des missions socles
Un groupe de travail a donc été constitué, rassemblant une ergothérapeute, des infirmières, Damien Olivon, Florence Decottignies et des directeurs d’Ehpad. Il était chargé de réfléchir aux missions qui pourraient être confiée à un kinésithérapeute coordonnateur : “Il doit mettre en musique la politique de maintien de l’autonomie au sein de l’établissement, mais aussi former nos collaborateurs (par exemple pour qu’ils effectuent les transferts sans se blesser et sans faire à la place du résident). Autre mission très importante : proposer un accompagnement personnalisé à chaque résident en fonction de ses attentes, de ses capacités et de son état de santé. L’axe maintien de l’autonomie est une des composantes de son projet de soins”, explique la directrice médicale d’Edenis.

Une fois la fiche de poste établie, “nous nous sommes concentrés sur 2 Ehpad au tarif global, ce qui nous laissait la marge de manœuvre nécessaire pour lancer cette expérimentation”. Le 4 mai, une kinésithérapeute coordonnatrice a pris ses fonctions à Montauban, et en juin, un confrère fera de même à Plaisance-sur-Touch, en banlieue de Toulouse.

En amont, une campagne d’information a été réalisée auprès des réadaptateurs et des rééducateurs du réseau, puis de tous les salariés, des résidents et de leurs familles.

Bilan dans 1 an
L’une des conditions pour devenir kinésithérapeute coordonnateur est de suivre une formation poussée en gériatrie dans les 3 ans qui suivent la prise de fonction, si le candidat n’est pas déjà expert dans ce domaine. La première a été identifiée facilement : “Hortense Lasserre avait été repérée par son ancien directeur comme quelqu’un de très impliqué auprès des résidents, alors qu’elle intervenait simplement en tant que libérale. Faire appel à elle a été naturel”, précise Florence Decottignies. “À Plaisance-sur-Touch, les kinésithérapeutes avaient entendu parler du projet et se sont réunis avec la direction pour choisir ensemble leur coordonnateur.”

Pour l’instant, l’objectif n’est pas de créer des postes de kinésithérapeute coordonnateur dans tous les établissements du réseau. “Nous ferons un bilan dans un an afin d’évaluer les effets de l’expérimentation, et l’opportunité de créer d’autres postes similaires. Pour cela, nous avons mis en place 2 indicateurs de suivi : le nombre de formations réalisées et le nombre de bilans d’entrée effectués par le kinésithérapeute coordonnateur.”

© Edenis

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