Financera ou financera pas l'APA ?
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1639 - 05/10/2023
Alors que le PLFSS pour 2024 est en cours d’élaboration (il a été présenté en conseil des ministres le 26 septembre), un collectif de médecins et de députés a publié une tribune dans Le Monde, le 25 septembre, plaidant pour que l’activité physique adaptée (APA) soit remboursée. “Cette mesure permettrait à des milliers de personnes de mieux lutter contre la maladie et d’améliorer à la fois leurs chances de rémission et leur qualité de vie”, argumentent-ils, rappelant l’existence d’un “consensus généralisé autour des bénéfices de l’activité physique”. Dans la perspective des Jeux olympiques organisés à Paris l’an prochain, ce PLFSS est, selon eux, l’occasion idéale pour “faire évoluer le système de soins en proposant une offre de prise en charge complémentaire des soins usuels”. À l’initiative de cette tribune, Jean-Marc Descotes, directeur général de Cami sport & cancer, et Thierry Bouillet, oncologue et président de l’association.
La Cnam expérimente déjà des prises en charge innovantes en ce sens (dites “article 51”), avec des patients atteints de cancer ou après une rééducation cardiaque. Par ailleurs, un nombre croissant de mutuelles financent les séances d’APA. Ce qui m’inquiète, c’est que l’assurance maladie ne peut pas tout prendre en charge. Si elle finance l’APA, elle va se désengager d’autres soins ou médicaments. Lesquels est-on prêts à sacrifier ? D’autant plus que le gouvernement est déjà en train de réfléchir à une hausse des franchises médicales... Rembourser les séances d’APA serait-il le seul moyen de faire comprendre aux patients leur efficacité contre leur pathologie ?