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Nos prises en charge en kinésithérapie sont-elles « éco-responsables » ?

Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2025,0673:01 - 10/03/2025

Le secteur de la santé est constitué en France d’environ 2,6 millions de personnes, soit 9 % de la population active (https://theshiftproject.org/la-transition-bas-carbone-du-secteur-de-la-sante). Il produirait entre 7 et 10 % de l’empreinte carbone en France.

Pour une santé durable, un plan de décarbonation des soins se met en place. 38 % des émissions de gaz à effets de serre dans le domaine de la santé proviennent des établissement hospitaliers, 23 % des professionnels de ville, 21 % des établissements et services pour la personne âgée et 17 % des établissements et services pour les enfants et adultes handicapés.

Nos premiers pas...

Chacun d’entre nous s’est déjà interrogé sur son implication dans la diminution de ses déchets et de son impact carbone aux niveaux personnel et professionnel.

Nous sommes nombreux a avoir mis en place les premiers gestes éco-responsables. Les draps d’examens papiers placés sur les tables pendant des années pour favoriser l’hygiène sont progressivement remplacés par le drap ou la serviette de bain que le patient apporte pour sa série de séance. Celle-ci peut être conservée au cabinet ou ramenée à chaque séance par le patient.

Des mousseurs ont été rajoutés sur les robinets pour diminuer la consommation d’eau.

Les dispositifs à patient unique sont privilégiés aux dispositifs à usage unique. Nous citerons par exemple les électrodes, les gaines d’hygiène pour la pressothérapie.

Par ailleurs, les spiromètres entièrement démontables et donc décontaminables sont privilégiés aux spiromètres à patient unique quand cela est possible.

De plus, il n’est pas rare de voir maintenant des disjoncteurs électriques sur les plateaux techniques afin de débrancher simultanément l’ensemble des appareils à la fermeture du cabinet.

Les réparations et le matériel d’occasion

Le deuxième axe qui se développe est l’achat de matériel de deuxième main ou reconditionné, de favoriser les réparations des matériels déjà présents plus que leur changement et de développer la réfection des selleries plutôt que le changement des tables de rééducation ou des tabourets.

Les transports des professionnels et des patients

Si la gestion des déchets et de l’énergie a toute sa place dans la décarbonation de nos prises en charge, le point le plus pourvoyeur de gaz à effet de serre reste le transport des professionnels et des patients.

Dans les zones urbaines, le transport collectif ou la mobilité active des professionnels peuvent être privilégiés avec un double impact, tant sur la production de gaz à effet de serre que sur la santé, si les recommandations de 30 minutes de transport actif quotidiennes sont respectées.

Il semble important d’associer l’information et la réflexion des patients pour contribuer quand cela est envisageable la limitation des déplacements polluants, voire proposer de la e-rééducation.

La consommation en énergie du cabinet et pour aller plus loin...

Si ces premiers pas vous semblent connus et maîtrisés, n’hésitez pas à vous tourner vers des associations telles que ÉcoKiné (https://www.ecokines.fr/), la réalisation de DU sur la santé ou à compléter votre information sur ce site : https://theshiftproject.org/la-transition-bas-carbone-du-secteur-de-la-sante.

Kinésithérapie Scientifique s'engage pour des prises en charge kinésithérapiques éco-responsables.

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