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Certains a priori font mal

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1361 - 01/05/2014

Demandez-leur, aux milliers d'étudiants qui passent en ce moment les concours d'entrée aux IFMK, s'ils tentent le coup par dépit, parce que "médecine, c'est trop dur", ou s'ils sont vraiment motivés !

Demandez-leur, aux milliers d’étudiants qui passent en ce moment les concours d’entrée aux IFMK, s’ils tentent le coup par dépit, parce que “médecine, c’est trop dur”, ou s’ils sont vraiment motivés ! Le taux de réussite avoisine les 4 %. Autrement dit, ils ont 96 % de chances d’échouer. Le plus dur n’est pas de réussir les épreuves – pour une grande partie, qui ont bien révisé, cela n’est pas si compliqué – mais d’être meilleur que les autres, pour sortir en tête de peloton. Imaginez le degré de motivation des étudiants qui passent le concours, parfois deux fois…

Pourtant, régulièrement, certaines mauvaises langues affirment que les jeunes – peut-être pas tous, mais un grand nombre – qui deviennent kinés ou podologues (ou autre métier paramédical) se réorientent ainsi parce qu’ils ont raté le passage en deuxième année de médecine. Les idées reçues sont coriaces ! Même les journalistes s’y mettent (lire notre article p. 8).  Au départ, il y avait de bonnes intentions – un supplément “Orientation” à l’attention des lycéens – mais à l’arrivée, on trouve des raccourcis litigieux, comme ce “Ceux qui échouent [au concours pour passer en deuxième année de médecine] s’orientent généralement vers les concours des écoles paramédicales”, qui a déclenché la colère de plusieurs confrères et directeurs d’IFMK.

Peut-être les derniers a priori tomberont-ils le jour où les masseurskinésithérapeutes auront acquis le statut de profession médicale à compétences définies (lire p. 15) ? Cela prendra sans doute des années, tant le monde de la santé est hiérarchisé et codifié – surtout à l’hôpital. Le cas des sages-femmes, en grève depuis près de sept mois pour demander qu’on les reconnaisse à leur juste valeur, en est un bel exemple.

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