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De l'algodystrophie vers le syndrome douloureux régional complexe

Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2014,0552:01 - 10/03/2014

Ambroise Paré, chirurgien de Charles IX, fut le premier à décrire cette symptomatologie qui prit, au fil des années, différentes appellations : algoneurodystrophie, algodystrophie, syndrome de Sudeck-Leriche, syndrome épaule main. C’est en 1994, à Orlando, qu’apparaît la dénomination actuelle, le syndrome douloureux régional complexe.

Ce syndrome se définit par une série d’affections douloureuses caractérisées par une douleur régionale continue (spontanée ou provoquée) qui semble disproportionnée par son intensité ou par sa durée par rapport à l’évolution naturelle attendue. Des troubles sensoriels (hyperesthésie, allodynie), vasomoteurs (asymétrie de température et de la coloration cutanée), sudoripares et trophiques (œdème, hypersudation, modifications trophiques des ongles et de la peau), et moteurs (raideur, diminution de la mobilité, faiblesse, tremblements, dystonie) complètent ce syndrome.

Trois sous-types sont actuellement établis en fonction de leurs étiologies :

- le type 1 : il apparaît après un traumatisme sans lésion nerveuse ;
- le type 2 : il prend forme toujours après un traumatisme mais associé à une lésion nerveuse ;
- le type 3 : moins connu, il correspond à la même symptomatologie clinique sans explication sur l’étiologie.

La physiopathologie de ce syndrome est encore mal cernée et implique des mécanismes sympathiques, inflammatoires, neurogéniques, vasculaires et centraux.

Comme dans tout syndrome douloureux, le vécu du patient est primordial et associe une composante émotionnelle, mnésique et psychosociale. Chaque patient étant unique, la contribution de chacune de ces entités est extrêmement variable et peut également évoluer dans le temps.

De nombreux traitements pharmacologiques sont actuellement utilisés. Pour rappel, la calcitonine a perdu son autorisation pour ce syndrome en 2004 en France.

Nous avons tenu à consacrer un dossier à ce thème pour réaliser une mise au point sur les techniques utilisées à ce jour qui ont été profondément modifiées depuis une quinzaine d’années.

Sans exclure les techniques classiques sous réserve de respecter la non-douleur, des techniques plus récentes ont émergé :

- les techniques de leurre cognitif telles que les vibrations mécaniques transcutanées ou la thérapie en miroir ;
- les techniques de reconnaissance des placements articulaires du membre lésé par rapport au côté sain ou dans l’espace.

Nous vous laissons découvrir ces nouvelles approches à la lecture de ce numéro, tout en gardant à l’esprit que ces techniques sont récentes, non validées scientifiquement, et que chaque patient est susceptible d’avoir des tableaux cliniques prédominants qui ne sont pas encore classifiés.


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