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Terrain glissant

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1437 - 03/03/2016

Une bonne blague ou une anecdote sur un patient, ça se raconte en petit comité, à l’oral. Pas sur les réseaux sociaux. Vous savez comme moi que sur la Toile, les photos et les “informations” circulent à très grande vitesse. Les rumeurs aussi. Il est extrêmement facile de partager un lien vers une page, de récupérer une photo et d’en faire un montage, d’effectuer une capture d’écran pour garder une trace… Au moment de préparer le dossier de cette semaine (que je vous invite à découvrir p. 14 à 17), je me suis beaucoup promenée sur les réseaux sociaux, y compris ceux qui se veulent “réservés” aux masseurs-kinésithérapeutes. Quand vous postez la photo d’un tatouage “marrant” sur un patient, même en admettant que celui-ci vous ait donné son accord (pour le prendre en photo, oui, mais pour la diffuser ?...), ne voyez-vous pas qu’on peut très facilement l’identifier ? Pour peu que votre profil indique le nom de la ville dans laquelle vous exercez, je vous assure qu’il est très facile de faire des recoupements. Et je ne suis ni détective privé, ni hacker.

J’appartiens à cette génération qui n’est pas née avec un smartphone dans la main, ni n’a grandi sous perfusion d’Internet. C’est peut-être ce qui (avec mes réflexes de journaliste) me rend prudente en la matière. Je ne suis pas là pour vous faire la morale, mais permettez-moi de vous rappeler que le secret médical, ça vaut aussi pour les réseaux sociaux. Même si vous croyez avoir réglé les paramètres de votre compte personnel pour qu’il ne soit accessible qu’à certains amis choisis, soyez lucides : s’il y a un endroit où rien ne reste “secret” bien longtemps, c’est bien Internet !

© D.R.

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