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Agnès Buzyn :
Notre nouvelle ministre de la Santé

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1491 - 01/06/2017

Agnès Buzyn a été nommée en tant que ministre des Solidarités et de la Santé du gouvernement composé par Édouard Philippe. Emmanuel Macron avait promis, lors de sa campagne, de confier ce poste à un médecin : il a tenu parole.



La rumeur annonçait Arnaud Robinet, Olivier Véran (chargé des questions de santé pour “En marche” pendant la campagne électorale) ou encore Gérald Darmanin. Scientifique plutôt qu’animal politique, Agnès Buzyn cumule plusieurs atouts aux yeux du nouveau président de la République : femme, issue de la société civile et médecin.

Née en 1962, elle est mariée à Yves Lévy, directeur général de l’Inserm, et mère de trois enfants. Son père, Élie Buzyn, a été chirurgien orthopédique à la clinique Saint-Marcel à Paris. Sa mère, Etty Buzyn, est psychologue, psychanalyste et écrivaine.

Elle était jusqu’à récemment présidente du collège de la Haute autorité de santé (HAS) depuis mars 2016. Ancienne interne des hôpitaux de Paris et professeur d’hématologie, elle a été responsable de l’unité de soins intensifs d’hématologie et de greffe de moelle à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris (1992-2011) et membre d’une équipe Inserm au Centre de recherche de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), université Paris V (immunothérapie et traitement anti-angiogénique en cancérologie).

Un beau parcours institutionnel
Elle a aussi occupé de nombreuses fonctions institutionnelles. Nommée par le directeur de l’Inserm membre du conseil médical et scientifique de l’établissement français des greffes puis de celui de l’Agence de la bio-médecine jusqu’en 2008, elle a été ensuite présidente du conseil scientifique et membre du conseil d’administration de la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire.

Agnès Buzyn a été présidente du conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire de 2008 à 2013, et membre de celui du Commissariat à l’énergie atomique, de 2009 à 2015. Elle a intégré le conseil d’administration de l’Institut national du cancer en 2009, en a été élue vice-présidente en octobre 2010, puis nommée présidente par le président de la République, Nicolas Sarkozy, en mai 2011. En 2014, elle a refusé le poste de Directrice générale de la Santé.

Lors de la passation de pouvoir avec Marisol Touraine, le 17 mai, Agnès Buzyn a salué l’action de sa prédécesseur mais a d’emblée précisé qu’elle suivrait “des chemins différents”. “Ce n’est pas parce que je suis médecin que je ne m’intéresserai qu’à la santé”, a-t-elle prévenu, “même si je sais que les attentes sont immenses et que l’équilibre est difficile à trouver entre la médecine de ville et l’hôpital”. Consciente du “besoin d’équité et de solidarité” chez les usagers, elle a promis un “engagement puissant”, sachant qu’il va falloir “déployer de la créativité et de l’ingéniosité parce que les budgets sont contraints”.

Quel programme ?

Lors de sa campagne, Emmanuel Macron plaidait pour une “révolution de la prévention et l’accès à la santé pour tous”. La France dispose d’un système de santé globalement efficace mais porteur de deux défauts : “Nous ne sommes pas bons pour prévenir la maladie et combattre les facteurs de risque que sont le tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, la sédentarité. Ensuite, parce que les inégalités de santé entre les Français sont vives : un cadre vit encore six ans de plus qu’un ouvrier !” Emmanuel Macron s’est donc engagé à investir dans la prévention, et tout le monde sera concerné : “Nous financerons des actions de prévention au titre des missions d’intérêt général dans les établissements de santé et des objectifs de performance pour tous les professionnels de santé libéraux.” Il propose aussi de créer un service sanitaire de trois mois pour tous les étudiants en santé et de soutenir la recherche en santé environnementale.
Pour ce qui est de l’accessibilité des soins, il a promis de ne dérembourser “aucun soin utile” dans les cinq ans qui viennent et de prendre en charge à 100 % les soins d’optique, dentaires et les audioprothèses d’ici 2022. Pour combattre les déserts médicaux, il a surtout mis en avant les maisons de santé. Il plaide aussi pour développer les pratiques avancées, et pour un décloisonnement entre ville et hôpital, en s’inspirant d’initiatives de terrain pertinentes.

© E. Durant pour la HAS

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