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Présentation de la conférence lors de la semaine internationale ASSAS

Danielle Maille
Kinésithér Scient 2018,0596:01 - 10/03/2018

Plus personne n’a de doute à ce jour sur la somme des savoirs acquis lors de la formation initiale en kinésithérapie et de leur caractère scientifique, indispensable à l’exercice de notre profession. La mise en place récente pour notre métier de la double tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de la Jeunesse et des Sports a permis d’envisager la formation à la recherche et par la recherche de notre cursus. La généralisation du niveau d’entrée en formation avec une première année validée en licence, suivie de quatre années de formation professionnelle, constitue une ouverture pour la reconnaissance d’un grade master et la réalisation de travaux et d’études qui nourriront la kinésithérapie de demain. Les futurs professionnels pourront ainsi envisager un exercice partagé en recherche-formation-pratique.

Actuellement, la profession peine encore à pouvoir obtenir la reconnaissance de l’expertise de sa formation alors que les kinésithérapeutes ont le souhait de participer aux créations des structures chargées de promouvoir la recherche et l’évaluation des pratiques en kinésithérapie. Le développement des enseignants-chercheurs kinésithérapeutes, l’élaboration des référentiels de prise en charge, la valorisation de la pratique basée sur les niveaux de preuves, concernant les actes kinésithérapiques et leurs apports thérapeutiques concourent à la reconnaissance de la spécificité du métier de kinésithérapeute.

C’est dans ce contexte de revalorisation de la formation universitaire et d’accès à l’enseignement et la recherche que du 19 au 23 mars 2018, l’École d’Assas organise pour la deuxième année consécutive une semaine internationale. Des échanges prometteurs avec des pairs étrangers, physiothérapeutes et chercheurs, sont programmés, tant avec les étudiants, qu’à destination des professionnels de notre formation. La semaine sera marquée par une grande conférence, donnée le mercredi soir à l’auditorium de l’hôpital Georges Pompidou. Cette conférence sera animée par deux invités d’honneur, kinésithérapeutes, Thomas Osinski et Serge Mesure. Le thème portera sur « le Cerveau et la Rééducation ». La réalisation de cet évènement au sein de l’IFMK est rendue possible grâce au travail de toute une équipe dédiée au développement et au rayonnement de la kinésithérapie française au-delà de l’hexagone.

Les recherches en neurosciences ont connu un développement considérable à partir des années 1970, elles contribuent au développement de nouveaux domaines de traitement pour la kinésithérapie. La prise en charge des troubles neuromusculaires fait actuellement l’objet d’une attention particulière dans les recherches scientifiques, elles constituent des repères de scientificité qu’elles soient menées par des chercheurs expérimentés ou érudits. Thomas Osinski et Serge Mesure font partie de ces chercheurs.

Thomas Osinski a une double activité, libérale et de recherche. Il étudie la perception de la douleur influencée par des modifications du schéma corporel et de la représentation du corps. Les travaux sur les liens existants entre la présence de douleur centrale et les perturbations de la représentation du corps dans l’espace sont prometteurs pour les prises en charge et le suivi des patients en kinésithérapie. De la douleur aiguë récente à l’installation de douleurs chroniques, ce travail s’inscrit dans les perspectives scientifiques de la kinésithérapie.

Serge Mesure est maître de conférences, diplômé HDR ; il exerce aujourd’hui au laboratoire des sciences du mouvement de Marseille. Il est l’auteur de nombreuses publications sur le rôle des informations sensorielles dans le contrôle postural, les stratégies d’adaptation dans l’organisation du geste des sujets sains, sportifs et pathologiques. Il a dirigé différentes thèses en biomécanique et en sciences du mouvement, concernant les dysfonctionnements sensori-moteurs, les stratégies posturales proprioceptives ou encore la cinématique du centre de gravité lors de troubles neuromusculaires.

Chacune des conférences fera l’objet d’un temps de questions, réponses, avec l’auditoire permettant de partager avec les chercheurs l’objet de leur passion.


Danielle MAILLE - Directrice adjointe de l'École d'ASSAS


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