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Crise sanitaire : les étudiants en santé veulent des garanties

Sophie Conrard
- 3 novembre 2020

Dix organisations représentatives des étudiants en santé revendiquent, dans un communiqué commun, des garanties pour ceux qui sont mobilisés dans la lutte contre la Covid-19.



Selon les 10 organisations signataires du texte [1], si les étudiants "répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé, cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni à celui de leur santé". Elles demandent donc que soient appliquées systématiquement les dispositions prévues dans le vade-mecum cadrant les modalités de mobilisation des personnels dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19, diffusé le 22 octobre. En particulier en termes de temps de travail et de rémunération : "Lorsque l'étudiant est amené à occuper des fonctions différentes de sa formation initiale, il devra y être formé et encadré, et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction", précise le communiqué.

Les organisations étudiantes souhaitent "la prise en compte et la reconnaissance de l'engagement de tous les étudiants en santé de manière équivalente" et "un encadrement auprès des étudiants sur des actes et missions spécifiques en stage, de façon systématique, par l'ensemble des acteurs".

La maquette pédagogique initiale doit être respectée. Par exemple, le fait qu'il n'y ait "qu'un seul et même lieu de stage pour l'année universitaire 2020-2021 n'est pas envisageable pour une acquisition complète des compétences".

Elles revendiquent également qu'une continuité pédagogique soit assurée, "en accordant davantage de moyens humains, financiers et matériels à la formation des étudiants".

Par ailleurs, un suivi de ces derniers, "tant sur le plan physique que psychique, doit être assuré au sein des cellules de crise Covid dans lesquelles les organisations représentatives des étudiants en santé seront systématiquement intégrées". Bien sûr, les étudiants tiennent à ce que des équipements de protection individuels (EPI) leurs soient fournis en quantité suffisante, "quel que soit leur lieu de formation".

Les étudiants en santé ont souffert lors de la première vague
Selon les données fournies par le Centre national d'appui à la qualité de vie des étudiants en santé (CNA), 65,3 % d'entre eux ont été mobilisés lors de la première vague, au printemps, dont la moitié "ont présenté un score significatif sur l'échelle de détresse psychologique", précisent les organisations étudiantes. Les raisons en sont nombreuses, parmi lesquelles "la préoccupation liée à la validation de leur formation", "la fatigue majeure générée par l'intégration d'un service déjà en tension" ou encore "la peur de prodiguer de mauvais soins aux patients par manque de formation et d'encadrement". "Le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé leur crainte de devenir de moins bons praticiens", insiste le communiqué, d'où l'importance de "ne pas négliger ces formations".

[1] Les organisations étudiantes signataires de ce communiqué commun sont: l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), l'Association nationale des étudiants sages-femmes (Anesf), la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek), la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et en biologie médicale (FNSIP-BM), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), l'Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage).

© Tempura/Istock/Getty Images Plus

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