Sinistralité chez les masseurs-kinésithérapeutes : les motifs de réclamations des patients en 2022, selon la MACSF
Sophie Conrard
- 6 octobre 2023
Fin septembre, les assureurs en responsabilité civile professionnelle (RCP) ont publié leur bilan annuel du risque médical et paramédical. Voici les chiffres de la MACSF concernant votre profession.
En 2022, les 41 508 sociétaires masseurs-kinésithérapeutes de la MACSF ont adressé 102 déclarations de sinistres corporels, soit une sinistralité de 0,25 % contre 0,38 % en 2021. Les déclarations se répartissent en 2 procédures civiles, 3 procédures ordinales, 95 réclamations amiables et 2 saisines de CCI (commissions de conciliation et d'indemnisation).
Les causes de ces procédures peuvent être réparties en 3 groupes : les chutes lors d'une séance au cabinet ou à domicile, les accidents liés à l'utilisation d'un outil de physiothérapie et les complications survenues lors d'une séance.
Chez les sociétaires de la MACSF, les chutes, au cabinet ou à domicile, ont engendré différents types de problèmes : fracture de vertèbre (4 cas), fracture du trochiter, fracture du métacarpien, fracture de côte (2 cas), fracture périprothétique de hanche, fracture de la rotule, fracture du poignet (4 cas), fracture du fémur (6 cas), fracture d’un plateau tibial, fracture de la jambe, traumatisme de la hanche, impotence fonctionnelle de l’épaule (2 cas), traumatisme du métatarsien (2 cas), plaie de jambe, syndrome douloureux régional complexe (SDRC), traumatisme crânien, douleurs rachidiennes, luxation de rotule et rupture du tendon rotulien (2 cas).
Dans la catégorie physiothérapie, l'assureur a recensé des brûlures consécutives à la pose de ventouses pour lombalgies et ayant nécessité des soins locaux laissant persister des cicatrices (3 cas), des fractures du rachis alléguées dans les suites de séances d’ondes de choc, une brûlure du second degré lors de l’application d’une poche d’eau chaude et une brûlure du second degré liée à l'application d’électrodes.
Pour ce qui concerne les complications ou aggravation survenues lors des séances, il y a diverses pathologies : des douleurs pelviennes survenues dans les suites d'une séance de rééducation périnéale après chirurgie colorectale pour cancer, un traumatisme costal au décours d'une séance de thérapie manuelle pour tendinopathie, une aggravation des céphalées après prise en charge pour ostéopathie fonctionnelle suite à un syndrome post-PL.
En postopératoire, la MACSF cite une rupture du tendon fléchisseur profond du majeur gauche, lors d’une mobilisation active contre résistance, par sociétaire kinésithérapeute, à plus de 3 semaines d'une suture chirurgicale ; une récidive de rupture du tendon d'Achille, lors de la prise en charge kinésithérapique post-chirurgie percutanée (2 cas) ; une névralgie pudendale alléguée en lien avec les séances de rééducation périnéale dans les suites d'une chirurgie colorectale pour cancer ; et une thrombose prothétique artérielle du membre inférieur au décours d'une séance de pressothérapie, conduisant à une amputation distale.