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L'AMKO réclame l'accès direct pour tous les kinésithérapeutes

©Lacheev

Sophie Conrard
- 19 avril 2024

L'Association des masseurs-kinésithérapeutes ostéopathes (AMKO) a réagi aux annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, visant à réformer le système de santé. Elle réclame une meilleure reconnaissance du rôle des kinésithérapeutes, qu'elle estime primordial.



"Il est inacceptable que, malgré leur expertise avérée, les kinésithérapeutes soient toujours privés d’un accès direct aux patients, privilège octroyé depuis 2007 à leurs confrères kinésithérapeutes ostéopathes du fait de leur double compétence", affirme l'AMKO. "Le statut des ostéopathes doit apparaître comme une source d'inspiration pour l'évolution du métier de kinésithérapeute. En s'inspirant du fonctionnement en accès direct et de la définition de la profession d'ostéopathe par missions, l'AMKO demande pour l'ensemble des kinésithérapeutes un accès direct sur l'ensemble du territoire."

Principal argument : "Les ostéopathes bénéficient de l'accès direct dans le cadre de leur autorisation fixée par décret : ils sont autorisés à effectuer certains types d'interventions sur le corps, et non en fonction d'actes spécifiques qu'ils sont autorisés à effectuer. Cette construction juridique doit nous inviter à la réflexion sur l'avenir de la profession de kinésithérapeute. Le fonctionnement par décret d'actes apparaît aujourd'hui largement obsolète. Réfléchir par décret de compétences, ou de missions, que le kinésithérapeute exerce en autonomie et en accès direct, apparaît bien plus conforme aux besoins de la population", explque l'AMKO, qui estime qu'il existe aujourd'hui "une disparité criante qui permet de consulter directement des professionnels non reconnus par le code de la santé publique, alors que les kinésithérapeutes, véritables piliers du système de santé, sont tenus à l'écart de l'accès direct". Résultat : "Les kinésithérapeutes ostéopathes sont les symboles de cette contradiction anachronique : ils peuvent être consultés directement lorsqu'ils exercent en tant qu'ostéopathes, mais doivent demander une prescription médicale à leurs patients qui ont besoin de soins de kinésithérapie."

Dans un souci de garantir pour les patients un accès à des soins de qualité, l'AMKO demande "un changement en profondeur du cadre d'exercice des kinésithérapeutes, permettant un accès direct effectif sur l'ensemble du territoire ; une modification des conditions de délivrance du titre d’ostéopathe afin de sécuriser l’exercice et d’agir sur la démographie incontrôlable des ostéopathes ni-médecins ni-kinésithérapeutes ; une modification de l’arrêté du 12 décembre 2014 relatif aux dispenses d’enseignement accordées aux kinésithérapeutes suivant une formation en ostéopathie, afin de prendre en compte la réingénierie de la formation des kinésithérapeutes datant de 2015".

"Déterminée", l'AMKO estime que "les kinésithérapeutes doivent être reconnus à leur juste valeur et bénéficier d'un accès direct aux patients. Cette mesure est cruciale pour l'avenir de notre profession et pour le bien-être des patients". Elle attend "des actions concrètes et immédiates" de la part du Gouvernement, "au-delà des discours et des expérimentations".

L'exercice de l'ostéopathie doit être sécurisé

Par ailleurs, "face à l'essor inquiétant des pratiques alternatives effectuées par des ostéopathes n'étant ni médecins ni kinésithérapeutes", l'AMKO "demande une sécurisation de l'exercice de l'ostéopathie afin de lutter contre ses dérives, les moyens de faire respecter le cadre réglementaire de la profession, et une meilleure prise en compte de la formation des kinésithérapeutes dans leur formation continue débouchant sur le titre d'ostéopathe". Rappelons que "le cadre réglementaire limite l'ostéopathie aux troubles fonctionnels, à l'exclusion des pathologies organiques".

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