L'école d'Orléans célèbre ses diplômés et son 5e anniversaire en grande pompe
Sophie Conrard
- 11 juillet 2024
L'EUKCVL (École universitaire de kinésithérapie du Centre Val-de-Loire) organisait le 3 juillet la cérémonie universitaire de remise de diplôme pour 85 de ses étudiants de 5e année de masso-kinésithérapie. Elle s'est déroulée pour la première fois au sein de l'université d'Orléans, en présence de nombreuses personnalités politiques et universitaires.
C'est la première fois que cette cérémonie était organisée en grande pompe dans les locaux de l'université. Avant, une cérémonie moins officielle était organisée au moment du gala des étudiants. "Nous en avons profité pour fêter les 'presque 5 ans' de notre école, qui a été officiellement créée à l'université le 16 juillet 2019. Elle a été la première école de kinésithérapie à être une composante à part entière de l'université. Un événement très important dans l'histoire de notre école, depuis sa création en 1968", raconte Annabelle Couillandre, directrice de l'EUKCVL et vice-présidente du Collégium santé [1] au CIAMS (pour "complexité, innovation, activités motrices et sportives"), laboratoire multidisciplinaire en sciences du mouvement et facteurs humains en co-tutelle avec l'université de Paris Saclay. "Avec le représentant de la gouvernance de l'université, nous étions en toge aux couleurs de notre discipline : noire, rouge et or. Les étudiants portaient un mortier (le couvre-chef académique carré, que portent les diplômés)." L'événement a été diffusé en direct sur Youtube, à l'attention notamment des familles des étudiants qui ne pouvaient être présentes, par manque de place.
Le Pr Henri Marret, président du conseil de l'école, et Annabelle Couillandre, directrice de l'EUKCVL. ©Steven Payan, Learning Lab-UO, IUT d'Orléans.
Dans son discours, Annabelle Couillandre a commencé par féliciter les étudiants nouvellement diplômés. "La promotion diplômée le 3 juillet est arrivée à l'école en 2020, après avoir fait une Paces en pleine pandémie de Covid. Ça n'a pas facilité leur parcours ! Mais ils ont su rebondir. Ils ont étudié dans le cadre du référentiel de 2015 et dès 2021, ils ont basculé dans notre nouvelle maquette de cours qui était expérimentale. Tous ont bénéficié d'un clinicat de 5 mois, à la fin de leur cursus, soit 2 mois de plus que ce qui est prévu par la maquette de cours", rappelle-t-elle.
Tout au long de leur formation initiale, l'école promeut la recherche auprès de ses étudiants et s'efforce de développer leur esprit critique. Elle met aussi l'accent sur l'interdisciplinarité et mise depuis plusieurs années sur "la simulation en santé sous toutes ses formes, pour permettre aux étudiants de gagner en confiance et en compétences".
Clara de Bort, directrice générale de l'ARS Centre Val-de-Loire. ©Steven Payan, Learning Lab-UO, IUT d'Orléans.
Chaque promotion s'est vu attribuer un symbole : "En 2019 nous avons choisi Léonard de Vinci, un visionnaire qui a promu les sciences et les techniques ; en 2023, un papillon, synonyme de métamorphose au moment où une faculté de médecine a été inaugurée à Orléans, dotée d'un important pôle santé et d'un laboratoire de recherche en sciences de la rééducation", raconte Annabelle Couillandre.
Une école liée à son territoire
L'EUKCVL bénéficie d'un fort soutien des politiques et de l'ARS, convaincus qu'elle peut contribuer à améliorer l'accès aux soins pour les habitants. La scolarité est intégralement financée par la Région, les étudiants ne payent que les frais d'inscription à l'université. "Parmi nos diplômés, ils sont nombreux à s'installer dans la région, c'est encourageant", souligne la directrice. "Je me réjouis que le Loiret fasse partie des départements choisis pour expérimenter l'accès direct, auquel nous veillons à former nos étudiants, avec notamment des enseignants qui sont spécialistes du sujet." Rappelons que Stéphanie Rist, qui a porté une loi en ce sens en 2023, est députée de la première circonscription du Loiret.
Les étudiants font systématiquement un stage en libéral et l'école travaille avec les agences d'attractivité de chaque département pour trouver des terrains auxquels ils ne penseraient pas forcément. "Ils sont toujours très bien accueillis, ce qui est motivant pour eux", souligne la directrice.
Annabelle Couillandre et Florent Montillot, premier adjoint au maire d'Orléans, en charge notamment des Relations avec l'université et les établissements d'enseignement supérieur. ©Steven Payan, Learning Lab-UO, IUT d'Orléans.
Il est question d'ouvrir une nouvelle école de kinésithérapie dans la région Centre (à Bourges, Tours, Châteauroux… ? plusieurs noms de villes circulent).
Des perspectives de développement
"L'EUKCVL est à la pointe en pédagogie, grâce à une expérimentation en santé et sciences de la rééducation, et investigue désormais le champ de la recherche, par le biais de la fédération Sport Activité physique Rééducation et Motricité (Saprem) et du nouveau laboratoire de recherche en santé du CHU d'Orléans. Grâce aussi à un subtil mélange d'enseignants chercheurs en sciences de la rééducation et réadaptation (à la rentrée, nous serons 4 enseignants chercheurs titulaires à l'école), d'enseignants, d'enseignants cliniciens, etc.", explique Annabelle Couillandre, qui ne manque pas de projets dans ce domaine mais tient à avancer pas à pas.
Par ailleurs, l'école a vu augmenter son quota de places de façon significative ces dernières années. Elle accueillera 115 étudiants à la rentrée, soit 15 de plus que lors de la rentrée précédente. "Elle a l'ambition de se développer encore, afin de favoriser l'accès aux soins de kinésithérapie pour la population, dans toute la région. Par exemple, nous travaillons activement à l'attractivité des terrains de stages en zones sous-dotées, avec un tutorat et bientôt une maîtrise de stage universitaire de grande qualité", argumente la directrice.
François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire. ©Steven Payan, Learning Lab-UO, IUT d'Orléans.
L'EUKCVL proposera bientôt une formation spécifique autour de la santé et la prise en charge des artistes, en commençant par les danseurs, "ce qui devrait permettre de mettre l'école en lumière sur la scène nationale et internationale".
Il est prévu que l'EUKCVL déménage en 2027 pour intégrer "un énorme pôle santé, avec la faculté de médecine. C'est une bonne nouvelle car nous aurons plus de places pour nos étudiants", se réjouit Annabelle Couillandre, qui envisage également de créer une clinique pédagogique au sein même de l'école.
[1] Groupement de toutes les formations en santé de la région, publiques et privées.