Dans le premier article (paru en 2 parties), nous avons défini la neurorééducation globale, comme topocinétique. Buts et moyens sont confondus. La volonté est focalisée sur le but, et la personne utilise tous les moyens compensatoires pour atteindre son but.
Dans cet article (également en 2 parties), nous définissons les critères de la neurorééducation séquentielle. Elle est morphocinétique : axée sur la forme. Le but reste fonctionnel, mais le moyen est artificiel : on fragmente le mouvement global en séquences motrices. Les séquences sont une posture, un changement de position ou une marche inférieure à 10 mètres. L'attention peut alors se focaliser sur le corps pour corriger le mouvement. Cela répond au désir du patient qui demande au kinésithérapeute de l'aider à retrouver le mouvement standard. Mais le mouvement standard n'est plus possible puisque la lésion a détruit une partie des neurones. La prophétie autoréalisatrice est un biais de recherche mais une qualité de praticien qui cherche en séance à améliorer les stratégies synaptiques de la personne neurodéficitaire.
Le duo kiné-patient s'appuie sur un répertoire pour choisir la bonne séquence au bon moment. Chaque séquence est mesurée pour fournir un suivi continu des résultats obtenus. Il y a des habiletés possibles, automatisées et d'autres impossibles. Entre les deux, il y a des habiletés précaires qui s'automatisent. D'autres, appelées habiletés labiles s'effacent si elles ne sont pas répétées à temps. La neurorééducation porte sur l'inventaire et l'entretien de ces habiletés précaires.

SEQUENTIAL LOCOMOTOR NEUROREHABILITATION
Morphokinetic rehabilitation for individuals with neurodeficiency (Part 1)
In the first article (publishedin 2 parts), we defined global neuro­rehabilitation as topokinetic. Goals and means are confused. The will is focused on the goal, and the person uses all compensatory means to achieve his goal.
In this article (also in 2 parts), we define the criteria for sequential neurorehabilitation. It is morphokinetic: Focused on form. The goal remains functional, but the means is artificial: we fragment the overall movement into motor sequences. The sequences are a posture, a position transfer or a walk of less than 10 meters. Attention can then shift to the body to control the movement. This responds to the desire of the patient who asks the physiotherapist to help him regain standard movement. But standard movement is no longer possible since the lesion has destroyed part of the neurons. The self-fulfilling prophecy is a research bias but a quality of practitioner who seeks in session to improve the synaptic strategies of the person with spinal cord injury or brain injury.
The physiotherapist-patient duo relies on a repertoire to choose the right sequence at the right time. Each sequence is measured to provide continuous monitoring of the results obtained. There are possible, automated skills and others that are impossible. Between the two, there are precarious skills that become automatic through repetition. Others, called labile skills, fade if they are not repeated on time. Neurorehabilitation focuses on the inventory and maintenance of these precarious skills.