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Une adresse de légende :
La renaissance du «Boeuf sur le toit»

Clémentines rôties aux fruits secs, crémeux citron et fruits de la passion, meringues fingers.

Damien Regis
Kiné actualité n° 1443 - 14/04/2016

Ce rendez-vous mondain vit danser le tout-Paris dans les années 1920 et après. Après une longue parenthèse, \"Le Boeuf sur le toit\" renoue avec les soirées parisiennes, avec musique de jazz et bonne cuisine au menu.

Jean Cocteau, Marcel Duchamp, Coco Chanel, Darius Milhaud, Francis Picabia et tellement d’autres en firent leur lieu de ralliement. L’histoire du “Bœuf sur le toit” est intimement liée à cette joyeuse bande de créateurs, poètes et musiciens. Les concerts improvisés qui s’y déroulaient donnèrent naissance à l’expression “faire un bœuf” ; un héritage attribué au guitariste Django Reinhardt. Le restaurant mythique sort enfin de son silence et renoue avec la cuisine française traditionnelle et les rythmes de blues.

Dans la grande salle aux allures de “concert’hall”, on ne sait qui l’emporte de la chanteuse de jazz qui s’accroche au piano ou des serveurs qui zigzaguent entre les tables. Il faut venir pour les deux : la bonne musique et l’honnête cuisine bourgeoise !

La carte propose un plateau de fruits de mer bien dans la tradition des grandes brasseries, avec des huîtres de Normandie, des fines de claire ou des spéciales Gillardeau. Le plateau Prestige, avec un demi homard, un demi tourteau, la douzaine d’huîtres, les crevettes roses et coquillages variés est à 78 €. Plus classiques, les entrées (de 11 à 22 €) sont plutôt réussies et vont de la chair de tourteau (frais) sur un tartare d’avocat au citron vert au king crab et burrata façon maki, en passant par l’escalope de foie gras poêlée et le thon minute au saté.

Noix de Saint-Jacques à la plancha, condiment à l'huile d'argan et câpres. Pavé de saumon confit à basse température, tzatziki de concombre et cornichon, salade d'herbes.

Collaboration avec Olivier Streiff, un jeune chef qui décoiffe
Le choix des poissons est sérieux. Le cabillaud sauvage laqué au sésame avec sa mousseline de panais (27,90 €) vaut le détour, comme le filet de bar à la fleur de sel de Noirmoutier servi avec une polenta croustillante aux champignons (34 €). La sole sauvage (plancha ou meunière), servie avec une purée de pommes de terre, est parfaite mais gagnerait à être plus copieuse pour justifier son prix (42 €) !

La carte des viandes, sans être très étendue, propose une vraie sélection qui va de la volaille fermière des Landes (24,50 €) au filet de bœuf Simmental (38,50 €) en passant par le filet de veau aux morilles (32 €).

Les desserts (de 10 à 13 €) sont classiques mais très bons. Le “baba du bœuf” est bien arrosé, le croquant au chocolat bien puissant et le Mont-Blanc revisité goûteux et original. Pour redonner un coup de jeune à la carte, le “Bœuf sur le toit” s’est offert les services du talentueux Olivier Streiff, un jeune chef passé par l’émission “Top Chef” l’an dernier. Son menu “carte blanche” à 45 € est sans reproche. Il y avait notamment ce jour-là un risotto aux brisures de truffes et parmesan suivi de coquilles Saint-Jacques à la plancha avec un crémeux de patate douce, et enfin des clémentines rôties et leur crémeux au citron et fruits de la passion. Une adresse qui mérite qu’on la redécouvre.

“Le Bœuf sur le toit”
34, rue du Colisée 75008 Paris (ouvert 7/7).
Tél. : 01 53 93 65 55 et www.boeufsurletoit.com

Côté cave
En direct du Val de Loire
Sancerre et Ménetou-Salon du domaine Champault
C’est un domaine familial dont les origines remontent au 17e siècle et son propriétaire, Roger Champault, n’en est pas peu fier. En attendant de passer le flambeau à ses enfants, il veille à la qualité de ses vins avec la passion d’un authentique viticulteur indépendant. Sur des coteaux bien exposés, il exploite une vingtaine d’hectares de terroirs renommés. Et c’est avec joie qu’il raconte que les vins de son domaine ont figuré, en juin 2010, au repas de mariage de la princesse Madeleine de Suède. Un couronnement ! Les deux vins que nous avons sélectionnés parmi ses cuvées sont remarquables et offrent un excellent rapport qualité-prix.   D.R.

Sancerre rouge
“Côte de Champtin” 2012
Un très joli sancerre 100 % pinot noir, issu de vignes vieilles de 50 ans en moyenne. La récolte est maîtrisée pour un rendement qui n’excède pas 40 hectolitres à l’hectare. Une pré-fermentation à froid de trois jours permet de gagner en finesse aromatique. L’élevage en fûts se fait ensuite pendant douze mois.

Une robe rouge sombre, une bouche gourmande, un nez de fruits rouges concentrés et des tannins fins caractérisent ce vin que l’on peut garder jusqu’à dix ans. Excellent pour accompagner viandes rouges, gibiers à plumes et fromages normands. 15,20 € départ cave.

Ménetou-Salon blanc
“Le clos de la cure” 2014
100 % sauvignon et donc fruité et expressif. Avec des notes d’agrumes et de fruits exotiques. La bouche très fraîche est l’expression du sauvignon. Un vin bien équilibré. Durée de garde : deux ans pour garder la fraîcheur. Très bien avec des poissons de rivière, une quenelle de brochet ou un filet de sole dieppoise. Sympa aussi à l’apéritif. 8,40 € départ cave.

Domaine Roger Champault
5, route de Foulot
18300 Crézancy-en-Sancerre
Tél. : 02 48 79 00 03 et roger.champault@orange.fr

© Daniela Jeremijevic
© D.R.

 

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