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Lituanie, Lettonie, Estonie :
Trois destinations à découvrir

Vue sur la vieille ville de Riga depuis l'église Saint-Pierre.

Damien Regis
Kiné actualité n° 1462 - 20/10/2016

Entre mer baltique, Russie et Pologne, les trois pays baltes, enfin libérés du joug des envahisseurs successifs, manifestent une extraordinaire soif de liberté et, pour cette raison, regardent vers le reste de l'Europe avec envie.

L’éclatement du bloc soviétique a ouvert pour ces pays la voie d’une ère nouvelle, celle de la liberté et des relations d’amitié avec le reste de l’Europe. Même si leur histoire est très ancienne, ce dont témoigne l’architecture de leurs villes et de leurs monuments, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont l’âme et l’énergie de pays neufs. Leurs capitales Vilnius, Riga et Tallinn peuvent se visiter au cours d’un unique périple, même si ces trois jeunes nations affichent des langues et des cultures bien différentes.

C’est par Vilnius la baroque qu’il faut commencer. La capitale de la Lituanie se déploie sur un ensemble de collines et le meilleur moyen d’en appréhender le panorama est de grimper au sommet de la tour de Gediminas. Mais c’est à pied, par les ruelles pavées de la vieille ville, que l’on découvre ses principaux monuments : la splendide cathédrale Saint Casimir (patron du pays) et l’imposant monastère des Bernardins. Puis l’université médiévale qui rappelle que Vilnius posséda l’une des premières universités de l’Europe du Nord. On visite aussi l’ancien ghetto juif qui témoigne de l’histoire de la civilisation yiddish, maintenant disparue. Puis le musée de l’ambre, “l’or de la Baltique”, utilisé pour fabriquer bijoux et ornements et, enfin, la Porte de l’aurore dont la chapelle abrite un tableau réputé miraculeux.

La tour de Gediminas (à droite), seule partie restante du château de Vilnius.

À la découverte du “Versailles letton”
En sortant de Vilnius, on découvre l’immense église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, riche de quelque 2 000 sculptures en stuc blanc. On pousse ensuite jusqu’à Trakai, l’ancienne capitale de la Lituanie médiévale dominée, sur une île, par un imposant château gothique. C’est après une étape à la Colline des Croix, haut lieu religieux et symbole de la résistance spirituelle de tout un peuple, que l’on entre en Lettonie pour visiter le très beau palais de Rundale. Appelé “le Versailles letton”, il est l’œuvre de l’architecte italien Rastrelli à qui l’on doit aussi le Palais d’hiver de Saint-Pétersbourg, en Russie.

À Riga, capitale de la Lettonie, se mélangent harmonieusement l’architecture ancienne et l’art nouveau. Après l’incontournable visite de la colossale cathédrale du Dôme et des quartiers classés des marchands hanséatiques, construits à l’époque de la Hanse teutonique [1], on découvre le château et ses anciennes fortifications. Devenu résidence présidentielle, il symbolise la liberté et l’indépendance. Ici aussi, on peut avoir une vue d’ensemble de la ville en grimpant en haut de l’église Saint-Pierre. Mais il faut surtout découvrir le quartier Art nouveau, paradis des architectes, des designers et autres créateurs avant-gardistes qui font sa réputation. Il faut aussi prendre le temps de déambuler dans le marché couvert, le plus grand d’Europe.

Les visiteurs qui utilisent le car ou une voiture particulière (c’est possible et sans risque) rejoignent ensuite l’Estonie en faisant une petite étape à Parnu, la cité balnéaire la plus réputée de la Baltique. Si le sable y est blanc, l’eau y est bien froide ; mais il en faudrait plus pour empêcher les vieux Estoniens de s’y plonger !

Tallinn offre deux villes en une, qui montrent que la cité fut commerçante, riche et puissante. D’abord la ville haute, là où jadis les familles nobles faisaient construire leurs imposantes demeures, symboles de leur richesse et de leur position sociale. La cathédrale Alexandre Nevsky reste le symbole de l’époque tsariste et le château de Toompea, de pur style baroque, abrite maintenant le parlement. Il faut aussi voir le Dôme, avec les blasons et les tombes des nobles. On découvre de là un beau panorama sur la vieille ville basse, jadis réservée aux commerçants et artisans de la Hanse.

Celle-ci est un enchevêtrement de petites ruelles et de bâtiments aux façades rénovées. Le monastère dominicain rappelle le passé médiéval de Tallinn mais le joyau de la cité reste le majestueux hôtel de ville gothique. Autre curiosité : l’une des plus anciennes pharmacies d’Europe du Nord encore en fonction.

La vieille ville de Tallinn.

Des espaces encore vierges
La visite des pays baltes, indépendants depuis 1991, permet de découvrir cette partie méconnue du continent et de se plonger dans l’histoire très tumultueuse de ces petits États convoités pendant des siècles par leurs puissants voisins en raison de leur situation stratégique. Ces occupations successives ont à la fois façonné l’âme des peuples et influencé l’organisation des villes. En allant d’un pays à l’autre, on découvre aussi de très beaux et vastes espaces, avec des forêts et des lacs encore épargnés par l’urbanisation.

La “troïka” Vilnius, Riga, Tallinn peut se visiter aussi bien en été qu’en hiver, lorsque la neige donne une physionomie particulière à ces vieilles cités chargées d’histoire. Quand le soleil couchant éveille l’ocre des vieilles pierres, c’est magique !

[1] Association de cités marchandes de la Baltique et de la mer du Nord du 12e au 17e siècle.

En savoir plus

■ Pas de passeport, une simple carte d’identité suffit.
■ Le voyagiste Evaneos (www.evaneos.com) est réputé sur cette destination, avec la possibilité de réserver son voyage soi-même (vols Paris-Vilnius et Tallin-Paris, environ 100 € l’aller-retour début décembre avec Ryanair ou Easyjet)  et trajets intérieurs en train l’hiver et en voiture l’été.

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