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Les applications en e-santé : un outil à ajouter à notre arsenal thérapeutique !

Aude Quesnot
Kinésithér Scient 2017,0585:01 - 10/03/2017

Les applications en e-santé ont vu leur volume augmenter de manière exponentielle. En effet, au niveau mondial, il existait environ 6 000 applications en 2010 contre 165 000 en 2016. En France, aujourd’hui, environ 4 000 applications couvrant les domaines du bien-être et de la santé sont téléchargeables sur App store et Google play.

Selon la définition retenue par la Commission Européenne, la e-santé est « l’application des techniques de l’information et de la communication (TIC) à l’ensemble des activités en rapport avec la santé. ».

Si la plupart des applications, à l’heure actuelle ont une vocation de coaching ou de bien-être (consommation calorique, niveau d’activité physique quotidienne, etc.), certaines permettent une aide dans les maladies chroniques telle que le diabète, ou dans le sevrage tabagique.

La question est : « Comment s’y retrouver dans le capharnaüm de ces applications et comment les choisir ? ».

Il n’existe pas de structure rattachée au ministère de la Santé pour évaluer et labelliser les applications dans le domaine de la santé. Face à ce vide, une start up française, DMD Santé, propose une évaluation collaborative des applications, et ce à la demande des éditeurs. La pertinence des critères médicaux et des sources citées sont examinées, le respect du cadre juridique et réglementaire et la protection de la vie privée. De plus, DMD Santé peut approfondir son expertise en faisant appel à un prestataire externe pour évaluer la sécurité informatique et à un réseau humain constitué de professionnels de santé et d’usagers pour évaluer la qualité de l’outil.

Les Agences régionales de santé, sous l’impulsion de la stratégie nationale e-santé 2020, encouragent le développement de la santé connectée à travers un plan Big Data en santé. Celui-ci permettra par exemple la mise au point de nouvelles applications de suivi ou d’interprétation des données médicales à distance. En Nouvelle Aquitaine, l’ARS a lancé l’été dernier un appel à candidatures dans le but de recenser les applications gratuites sans lien avec un site Internet commercial et en phase avec les obligations de la Cnil. L’ARS du Centre Val de Loire a fait appel à DMD santé pour co développer une grille d‘évaluation d’objets connectés qui devrait être validée.

Dans le domaine de la kinésithérapie, nous sommes aux balbutiements des applications en téléréadaptation. Heureusement, les progrès sont rapides dans ce domaine et « demain » nous aurons à notre disposition des applications fiables et pertinentes à recommander à nos patients, et qui nous permettront de communiquer avec eux pour leur suivi.

L’intérêt pourrait être majeur pour l’accompagnement des patients pendant, puis à l’issue des séances, dans le suivi de leur douleur, la prophylaxie ou la compréhension de leur pathologie, l’éducation thérapeutique, ou encore la réalisation d’exercices sélectionnés par le kinésithérapeute et évolutifs en fonction de l’état clinique du patient.

À ce jour, nous alternons encore entre l’apprentissage d’exercices que le patient réalisera secondairement, de manière autonome, la réalisation de schémas que nous photographions sur le portable du patient à titre de mémo, ou encore la réalisation de vidéos selon le même procédé.

Dans le Kinésithérapie Scientifique du mois de février 2017, Marin Guy, kinésithérapeute, nous présentait l’application DOADO et son évaluation. L’avez-vous télechargée ? L’avez-vous testée ? L’avez-vous proposé à vos patients présentant une lombalgie ? Je serais curieuse de lire vos réponses...

Des acteurs de terrain, des chercheurs et des start up travaillent actuellement sur des applications dans le domaine de la prévention des chutes, du vieillissement, de programmes d’auto-exercices d’entretien après AVC.

Nous devons être prêts à intégrer ces nouveaux outils dans notre arsenal thérapeutique et à les faire évoluer, après une sélection rigoureuse car ces nouvelles applications ne sont pas encore labellisées. Ils seront profitables pour nos patients comme pour nous !

© D.R.


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