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Jusqu'au 9 avril 2017 :
Saint-Étienne fête le design vivant

Panorama des mutations du travail. Institut Néoténie pour la fin du travail, call center à échelle réduite, plantes et films en boucle, 2017.

Frédérique Maupu-Flament
Kiné actualité n° 1480 - 09/03/2017

La Biennale du Design de Saint-Étienne célèbre cette année ses dix ans avec un thème d'actualité, celui du travail et de ses mutations. L'occasion de redécouvrir LA capitale du design, seule ville française classée au Patrimoine de l'Unesco dans la catégorie "ville créative".



Snob et élitiste, le design ? C’est en partie pour sortir de ce préjugé que la Biennale internationale du Design de Saint-Étienne s’est créée en 2007, autour de la Cité du Design, école d’art et lieu de recherche dédié. Depuis le début, l’objectif de ce rendez-vous est clair : démocratiser le design et le faire découvrir au grand public en offrant une vision large du métier de designer et de ses applications au quotidien.

Les ateliers créatifs de la Manufacture/
Le Mixeur, tiers-lieux dédiés à l'innovation
et la création.
Panorama des mutations du travail.
BLESS N°56 Neckrestdesk-situation.

À chaque Biennale, la ville entière, à travers plusieurs lieux et jusque dans ses rues, vibre au rythme du design durant un mois. Le tout dans une ambiance festive propice aux échanges conviviaux.

Pour sa dixième édition [1], avec “Working promesse, les mutations du travail”, la Biennale interroge celui-ci et son évolution. Le sujet est ici abordé sous plusieurs angles : lieu de travail, rythme, organisation, nouvelles technologies, mode de vie... Cette réflexion sur des thèmes de société est indissociable de l’esprit de la biennale, véritable événement culturel qui dépasse largement le cadre de simples expositions. Elle regroupe des conférences, des débats et des expérimentations dans plusieurs lieux, dont la Cité du Design. Des rues entières sont même transformées en laboratoire de nos modes de vie.

Et demain ?

Un des temps forts de la Biennale est l’exposition “Extravaillance # Working dead” proposée par le collectif d’écrivains de science-fiction Zanzibar. Les artistes ont imaginé une immersion dans le travail du futur, avec des robots et des objets, sur fond d’une bande son envoûtante.

Envahissantes nouvelles technologies
Olivier Peyricot, directeur du Pôle recherche de la Cité du Design de Saint-Étienne et commissaire général de la Biennale, a choisi ses commissaires parmi des personnalités hors du monde du design. Ce sont donc des écrivains, cinéastes, dessinateurs et sociologues ayant une vision plus large des liens entre design et travail qui ont dirigé les dix étapes du parcours. La première, l’exposition “Best of métier”, présente des outils de professionnels, des plus simples aux plus singuliers. La suite de la visite explore de nombreux aspects du travail, avec des thèmes variés : les savoir-faire des métiers, l’embauche, le corps dans le travail, les cycles de production, l’automatisation, le bureau, etc. L’irruption du numérique au travail sera matérialisée par le digital labor qui met en scène la présence envahissante des nouvelles technologies dans nos vies. Quant aux nouveaux lieux de travail, qu’on appelle “tiers-lieux” (fab-lab, espaces de co-working), ils feront également l’objet d’une exposition.

Exposition Banc d'essai. La chaise des Étoiles.

L’espace public au banc d’essai
Avec l’opération “Banc d’essai”, le design s’invite dans les rues de la ville avec du mobilier urbain produit par des entreprises du territoire stéphanois. Le public est invité à le tester et à voter selon certains critères : usage, esthétique, confort… Au fil de cette promenade, on peut ainsi découvrir des bancs avec tablettes pour les ordinateurs, corbeilles et cendriers en métal froissé, bancs équipés de capteurs solaires permettant de recharger le matériel numérique ou de singulières tables de ping-pong cylindriques… Mention spéciale pour The Canteen, mobilier éphémère en kit qui permet d’aménager de simples tables en cantine publique, espace de pique-nique ou terrasse pour food truck. Installé Place de l’Hôtel de Ville, il est réalisé par les designers de l’agence Talking Thing.

Dans la même volonté de mettre le design à portée de tous, l’opération “Rue de la République du design” ouvre, le temps de la Biennale, des locaux vacants aux associations et aux créateurs. Le designer Jerszy Seymour a ainsi créé le Lucky Larry’s cosmic commune, lieu d’hébergement original où chacun pourra venir créer, dormir, manger, discuter. Preuve que lorsqu’on ne l’enferme pas dans un musée, le design rime avec partage et convivialité.

Détroit, invitée d’honneur

Invitée d’honneur de l’édition 2017, Détroit, comme Saint-Étienne,  a connu la gloire industrielle, la violence des crises économiques et la reconstruction. Ancien royaume de l’automobile, “the motor city” ou “Motown” a vécu une faillite totale en 2013. C’est en misant sur la communauté, la créativité et l’entreprenariat que la cité s’est reconstruite, abritant aujourd’hui la plus haute concentration de designers industriels et commerciaux des États-Unis. Detroit a rejoint le réseau des villes créatives de l’Unesco en décembre 2015. En tant que ville qui s’est réinventée dans la crise, elle est au cœur du sujet de la Biennale, avec trois expositions.

[1] www.citedudesign.com/fr/biennale

© Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon
© KLD Design
© EPA Saint-Étienne/Pierre Grasset

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