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A I D E - K I N É S I T H É R A P E U T E S
Le Collège national de la kinésithérapie salariée (CNKS) s’intéresse
depuis longtemps à la question de nouveaux métiers pour recentrer
l’activité du kinésithérapeute sur les actes à forte plus-value
dans un contexte chronique de difficulté de recrutement de masseurs-
kinésithérapeutes à l’hôpital. Pour faire suite à l’article publié
dans le Ka n°1561, nous avons sollicité son président, Pierre-Henri Haller.
Kiné actualité : Serait-ce une bonne ou
une mauvaise idée de créer des aide-kinés ?
Pierre-Henri Haller :
Cen’estpasunebonneou
mauvaise idée, cen’estpasnonplusunebonneou
mauvaisequestion.C’estunsujetde fondrécurrent
depuis ledébutdesannées2000; unsujetpluriel et
multifocaldanssescauses,déterminantset éven-
tuellessolutionsainsiquedans leursconséquences.
Cesujet estd’autantplussensible,polémique,que
pour leCNKS, l’ensembledeses facteursetdétermi-
nants [1]nesontpas forcément clairement exposés,
ousuffisamment explicites, ousuffisamment connus
dans lesproposetpropositionsavancéespar lesuns
et lesautres.
Leprojetprésentépar leCNOMK(qui a lemérite
d’exister)doit faire l’objetd’unecoconceptionet
d’uneco-élaborationavec lesdifférentesreprésenta-
tions, sur labasede tracesqui sont encoreàpartager
et àcoconstruire.C’est entout casunsujet etunprojet
qui,d’après lesbribesquenousconnaissons,ne font
pasconsensusentre lesorganisationsàce jour,mais
méritentd’êtrepoursuivisavecsérénité.
Doit-il concerner et s’appliquer ou être applicable
à tous les métiers et modes d’exercice
de la profession ?
Concernercertainement,pourenconserver l’unité,
maisenrespecter ladiversité. S’appliquerouêtre
applicableestunautreangle : il appartient avant tout
auxreprésentations libéralesdeseprononcersur
“S’ORGANISER ET ÊTRE PROACTIFS
ENSEMBLE POUR RÉPONDRE
À LA DEMANDE CROISSANTE
ET MAÎTRISER NOTRE FILIÈRE”
D.R.
[1]
Démographie
générale, libre
circulation et
injonction européenne
d’exercice partiel,
démographie de
la population dont
vieillissement et
polypathologies,
diversification de
l’offre de soins,
explosion de la
demande de soins
et de l’attente
populationnelle,
diversification accrue
des aspirations
professionnelles…
Dans les
établissements,
difficulté de
recrutement plus
que pénurie, souci de
fidélisation plus que
d’attractivité, sans
oublier les coûts de
formation initiale
qui induisent peu ou
prou le choix du mode
d’exercice.