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Fig. 1. : Il faut préconiser un couchage sur le dos strict, sur un matelas ferme, sans tour de
lit ni objet à proximité (doudous, coussin, cale-tête…).
-Augmentationde laré-inhalationduCO
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expiré ;
-Surunplananatomique,dufaitde lapositionanté-
rieuredesvoiesaériennespar rapport à l’œsophage,
augmentationdurisqued’inhalationencasderégur-
gitationendécubitusventral ;
-Limitationde l’autorégulationthermiquedubébé.
D’autres facteursderisquepeuvent êtresurajoutés,
dont laprésenced’objetsdans le lit (couverture,
couette, oreiller,doudous,peluches, tourde lit…),
uncouchagesurunmatelasmououuncanapé
[8,9,10], lepartagedu lit (
co-sleeping
ouco-dodo,
multipliantpar5 lerisquedeMIN)alorsque le
partagede lachambredesparentsdiminuerait le
risquedeMINde50%enfacilitant lasurveillance
de l’enfant etunrepositionnementplus faciledans
sonlit encasd’allaitement [11].Enfin, l’exposition
autabacpendant lagrossesseexpose le fœtusàune
intoxicationnicotiniquequi altère ladifférenciation
neuronale,modifie l’ultrastructuredesrécepteurs
cholinergiquesnicotiniques (nAChRs)ducerveau
fœtal et lerelargageprésynaptiquedeneuromé-
diateurs (acétylcholine,dopamine,noradrénaline,
sérotonine,GABAet glutamate)à l’origined’une
dysautonomiepost-nataleetd’une incapacité
d’autoressuscitationcardiorespiratoiredubébé.
Àretenir
Lesconsignesdecouchagedorsal strictdesnourris-
sonspendant lesommeil etdepréventionde laMIN
font l’objetd’unconsensusscientifique international
depuis2005, ayant abouti àunedivisionpar5du
nombredeMIN,quelquesoit lepaysdans lequel
ellessont appliquées : couchagestrictement en
décubitusdorsal,dansune turbuletteadaptéeà leur
tailleet à lasaison, surunmatelas fermeetdansun
lit àbarreauxsanscoussinnidrap, couette, oreiller
oumatelassurajouté, cale-bébé, tourde litni autres
objets (doudous,peluches…)quipuissent recouvrir,
étoufferouconfiner l’enfant ; chambrenonsur-
chaufféedans laquelle l’airdoit circuler, conseilde
couchagede l’enfantdans lachambredesesparents
aumoins les6premiersmois, voire lapremière
année, etbénéficesde l’allaitementmaternel au
moins les6premiersmois.
Déformations crâniennes positionnelles
et limitationde lamotricité libre
Seulsdesgensdemauvaise foipeuvent remettre
encause lebénéficede lapréventionde laMINpar
lecouchagedorsal et lasécurisationde l’environ-
nement immédiatdubébé.Néanmoins, alorsque
cettepréventionsegénéralisait, lescliniciensont
vuapparaîtreuneaugmentationinquiétantedes
déformationscrâniennespositionnelles (DCP)ou
plagiocéphalies.CesDCPsontdesdéformations
acquisesducrânesanssynostose(nonabordée ici),
secondairesàdes facteursbiomécaniquesexternes
decompressionoude traction.Lesméta-analysessur
cesujet s’accordent toutespourdéfinir laplagiocé-
phaliecomme lepremiersignecliniqued’unenfant
immobile[12].L’examencliniqueseul esthabituelle-
ment suffisantpourévalueruneDCPet éliminerune
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F O R M A T I O N C O N T I N U E
Fig. 2 : Plagiocéphalie fronto-occipitale.
©DanielaJovanovska-Hristovska/E+