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ayant validé lepremiercycleducursusde forma-
tioninitiale(c’est-à-direauboutde3ans)d’une
attestationde type“capacitéde technicienphysiothé-
rapeute”qui aurait capacitéàeffectuerunepartiedes
actesdemasso-kinésithérapie, selondesmodalités
àdéfinir.Cettedernièrepouvant,pour répondreaux
problématiquesde librecirculation, êtreaccordée
auxpossesseursdediplômesétrangersnonrecon-
nuscommeéquivalentsaudiplôme français.Cette
capacité,qui idéalementdevrait êtreprovisoire,
transitoire,permettrait,dansunpérimètrepréciset
selondesmodalités (pardélégation, en2
e
intention
aprèsune1
re
interventiondumasseur-kinésithé-
rapeute, sous laresponsabilitéducadredesantéà
l’hôpital ?…) restant àdéfinir,de façonconsensuelle
dans laprofession(massage,mobilisationssimples,
balnéothérapie, activitéphysiqueadaptée…?), un
exercicepartiel tant auxétudiantsqu’àcesprofession-
nelsàdiplômesétrangers.Chargeauxbénéficiaires
deceniveauintermédiaired’acquérir,dans les3à
5ansmaximum, leniveautotaldudiplômede
masseur-kinésithérapeutequ’il conviendrait
peut-êtrederebaptiser.
Parallèlement, et cesontdonc2sujetsdistincts
maisconnexes, il convientdereconnaître,mieux
encadreret valoriser lasituationtrès fréquentedes
aide-soignantsqui contribuent auquotidienà laprise
enchargedespatientsenrééducationà l’hôpital ou
enSSR.LeCNKSproposequesoit créé,dans leseul
secteursalarial, lemétierd’
assistant ensoinsde réé-
ducation
, accessibleauxaide-soignants, sousréserve
d’unminimumd’anciennetéetd’une formation
complémentaireenrééducation, à l’instardes
assistantsdesoinsdegérontologie[4].
Aide-kiné, technicien physiothérapeute, assistant
en soins de rééducation… Comment s’y retrouver ?
Àcestade, unedistinctionentre
profession
et
métier
estnécessairepourclarifier leschoses.
Uneprofession, ausensétymologiqueet sociologique
duterme,désigneuneactivitésocialementorganisée
et reconnue.Elles’inscrit juridiquementdansun
cadre triplement réglementéentermesde formation,
decertification/protectiondudiplômeetd’autorisa-
tiond’exercicepar l’énoncéd’actespossiblespar les
professionnelseux-mêmes.Unmétierconstitueun
genred’occupation,desactivitésconcrètes liéesàdes
savoir-faireensituation.Parexemple, laprofession
dekinésithérapeuteestuniqueet constituéededif-
férentsmétiers, commeceluidekinésithérapeute
salariéoudekinésithérapeute libéral.L’assistant en
rééducationseraitdoncunmétierpardélégationde
tâchescontributivesauxactesdesmasseurs-kinési-
thérapeutes ; le technicienenphysiothérapieserait
une fonctiontransitoireà l’intérieurde laprofession.
[2]
Ce projet
curriculaire
présente tant la
reconnaissance d’un
assistant en soins de
rééducation
, à l’instar
de l’assistant en soins
de gérontologie, issu
de l’aide-soignant
avec formation
complémentaire
(situation fréquente
sur les plateaux
de rééducation
hospitaliers), que
celle d’un
technicien
en physiothérapie
à niveau L3, et
celle du masseur-
kinésithérapeute
(qu’il conviendrait
de renommer
physiothérapeute,
voire
cinésiologue-
physiothérapeute
)
à niveau Master 2,
et les cursus post-
gradés de cadre de
santé, de pratique(s)
avancée(s) en
réadaptation, et
de doctorat
conduisant à
des postes hospitalo-
universitaires
et/ou HDR.
[3]
Plus d’infos sur
www.cnks.org[4]
Plus d’infos
sur www.pour-
les-personnes-agees.
gouv.fr4 4
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Pour leCNKS, les fonctionsd’assistantdesoinsde
rééducationetde techniciendephysiothérapiene
peuvent etnedoivent êtred’unequelconque façon
enconcurrenceourisquedesubstitution.C’est la
définitiondedélégationsde tâches (etnond’actes)
pour l’assistant ensoinsderééducationquidoit le
permettre.C’est ladélégationprovisoired’actespour
le technicienphysiothérapeutequidoit lepermettre.
Que propose le CNKS ?
Lesujetde fond, encoreune foisrécurrent et sur
lequel leCNKSavaitdéjà travaillé, lorsdesoncongrès
d’Annecyen2009[3],nepeut être ignoré.Nous
estimonsquecertainespropositionsvisant à“sau-
ver lakinésithérapiehospitalière”par l’accès facilité
desconfrères libérauxàdesvacationsnesontpas la
bonneréponseetnesontpasréalistes,dufaitde la
difficultédecertainscollègues libérauxàrépondreà
lademandedanscertaines zones.Nouspensonspré-
férable lerecourscontrôlé,quantifié, à justequotité,
àdesassistantsdesoinsderééducationquipermet-
tront auxmasseurs-kinésithérapeutessalariésde
secentrersur lesactesà forteplus-valueenraison
de leurniveaude formation, et àdes techniciensen
physiothérapiepourdescomplémentationsde traite-
ments initiéspar lesmasseurs-kinésithérapeutes.
Laqualitédessoinsn’aurapasàsouffrird’unediver-
sificationdecetteoffresi cettedernièreestbien
graduéeentermesdeservicesauxbénéficiaires, cor-
respondant àdesniveauxdecompétencesauseindes
acteursd’unefilièreenphysiothérapiebienpensée.
Elleéviteraitmêmecequecertainsappellent lesglis-
sements (inopinés)de tâcheset autres invasionsnon
contrôléesdenouveauxmétierssurdeschampsde
lakinésithérapie, etoffriraitunevisibilitéauxactes
à fortevaleurajoutée.
LeCNKSinsistesur lanécessitédemenerparallèle-
ment laréflexionsur le technicienenphysiothérapie
et lemasseur-kinésithérapeutedepratique(s)
avancée(s)qui,
acontrario
d’une idéerépandue,n’en-
traîneraitpasunblocageduMaster2pour leDEmais
aucontraireuneffetde levier.
LeCNKSproposeà l’ensembledescomposantesde la
professionde“s’organiseret êtreproactifsensemble
pour répondreà lademandecroissanteetmaîtriser
notrefilière”et affirme l’utilitépour lakinésithérapie
salariéedecoconstuire, auseinde laprofession, une
filièreen3dimensions.
SOPHIE CONRARD